Les Foulées de Barlet, c'est dans
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Les Mach3
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De Saint Etienne à Lyon en courant
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par Sébastien Amice
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Revenu de 2 semaines sous la chaleur des tropiques au Costa Rica, le choc thermique était rude pour nous les bretons.
Eh oui, en Bretagne, il fait un temps clément toute l’année.
Alors à 5 minutes du départ de la sainté Lyon, autant dire que j’étais encore dans la salle le dimanche à minuit.
Je laisse Nath prendre la navette pour son relais de 25 km, et je vais vers le départ.
Devant moi, 10 000 personnes prêtes à en découdre.
0h00, c’est parti. Enfin les premiers partent. Je mets 5 minutes à franchir la ligne, et 5 autres à attendre que la queuleleu s’étire.
Le début c’est du bitume, on court, c’est tout plat, on marche, trop de monde. Parfois on court. Après 7 km, c’est enfin l’arrivée des chemins, et non je marche toujours par alternance, impossible de doubler. Mais le flot de lumière est magique.
Attention aux glissades, la majorité des coureurs s’arrête mettre des « sous chaussures ». Moi je ne vois pas l’intérêt puisqu’on ne peut pas courir. Parfois il y a de la neige, c’est chouette.
15e km, 1er ravito. Pas besoin de s’arrêter, mais il y a la queue pour le traverser et continuer l’aventure.
Au 20e km, il commence à y avoir moins de monde, chouette, je vais pouvoir courir. J’allume ma frontale qui ne m’a servi à rien pendant 25 km.
Après avoir bien perdu mon temps et mon énergie à doubler dans le 1er tiers du parcours, j’arrive à Saint Catherine en 1660e position. J’ai fait 29 km.
La sainté lyon, c’est comme les manèges, il faut attendre partout avant de passer dans les attractions. Je fais la queue pour charger mon camelback, et c’est reparti. Nath attend son relais impatiemment, dommage on aurait pu courir ensemble.
Cette partie en sous bois me plait, avec des chemins en pierre dans la boue. Nous arrivons à l’un des nouveaux sommets de la course. Les vues sur Lyon by night s’enchaînent, c’est magnifique.
Certes, la course est moins technique que les templiers. Mais elle est beaucoup moins facile que je le pensais.
Km 42, un marathon de fait, j’arrive au ravito de Saint Genoux. Tout va bien, je suis 1300e. Je ne traîne pas au ravito, car il faut prendre un ticket pour avoir quelque chose comme chez le boucher.
Je repars prudemment, et je modère mon allure pour parvenir au ravitaillement de Souccieu en Jarest à 6h50 en 1132e position. Le soleil commence à se lever, et les 1ers sont arrivés.
Moins de monde au ravito, je fais le plein de thé dans le camelback, je mange un savane au citron ; je n’en peux déjà plus du sucré. Jusqu’ici, j’ai pris 1 grosse barre, 2 gros gels, et 3 pates de fruit.
Je sors du ravito, nous avons quitté les bois pour 20 derniers km mi chemins, mi bitume. Je suis pris d’un froid instantané, et je mets 10 minutes pour me réchauffer en allant à une allure un peu plus soutenue.
Je remonte beaucoup de concurrents, mais les 15 derniers km vont se révéler terribles.
L’expérience des Ironman, notamment Embrun, me sert. Et je préfère me faire mal aux jambes, et mal à la tête, plutôt que de marcher.
Je parviens au dernier ravitaillement en 978e position. Plus que 7 km, j’y suis. Le moral est bon. D’autant que je vois une grosse montée de presque 2 km qui va me permettre de souffler. Pas de pause au ravito, je file dans la côte.
Après cette partie calme, je me fais violence pour courir sur le plat, mais je dois alterner avec la marche, car j’ai les articulations en feu.
Je fais fonctionner le mental, et je double encore.
Place à la descente sur Lyon, puis un morceau de plat de 3 km menant au palais des congrès. Je cours à 7/8 km/h, je ne parviens plus à allonger les foulées.
L’arrivée est là, je m’engouffre dans le palais où le speaker m’annonce la fin de l’épreuve. Je suis heureux d’être aller au bout, de ne rien avoir lâcher, pour avoir à mon tour réussi à aller de Saint Etienne à Lyon en courant dans la journée.
Je retrouve Nath qui a bouclé ses 25 km en 3h10. Mais je suis un peu HS, on rentre tout de suite et on se fait un bon hamburger en guise de récupération.
Le lundi, c’est boulot, je marche en canard. Mais ce n’est pas grave, j’ai beaucoup de souvenirs en tête.
N.B : Hormis le mythe, la sainté Lyon a dépassé ses limites, l’organisation est la plus mauvaise que je n’aie jamais vu. Au final, je ne conseille pas cette course.
Sébastien Amice |
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